Dans le Mémorial, Napoléon compare le visage de Lowe à la tête d’un margay, chat sauvage d’Amérique central et du sud.
Or face à O’Meara (Napoléon dans l’exil), concernant Lowe, l’empereur confia : « Je n’ai jamais vu une figure aussi sinistre et aussi repoussante. »
et à Bertrand (Cahiers de Sainte-Hélène) : « Il a le crime gravé sur le visage. »
Du coup, on peut assurément déduire que Napoléon voyait la figure de notre chat d'outre-Atlantique "sinistre", "repousante" à l’extrême, avec le "crime" gravé dessus.
Là, c’est sûr et certain, Napoléon détestait les chats !
Du Chah persan au chat persan, il n’y a qu’un pas (ou qu’une lettre). Et du chat persan à Napoléon, il n’y a pas non plus grand-chose, puisqu’un Napoléon est le résultat du croisement d’un Munchkin et d’un Persan :
Après le chat napoléonien, la chatte napoléonienne :
Si le Tsar et l’Empereur ne purent s’entendre à propos de la stratégique Langue du chat, ils le firent pourtant, au grand désarroi de ce dernier, sur son dos :
" La veille de Waterloo, Napoléon aperçut en songe, et à deux fois répétées, un chat noir, — signe de trahison, —- courir d’une armée à l’autre. Celle qu’il abandonna fut taillée en pièces; ce qui était d’un lugubre augure. —Qui ne sait le fatal résultat de la bataille du lendemain ?"
(Johannès Trismégiste, L'art d'expliquer les songes, 1850)
"C'est de cette époque que commença la guerre de la chouannerie que l'histoire flétrira à jamais du nom de brigandage, si l'on peut appeler guerre ce qui était crime d'un côté et juste répression de l'autre."
(Napoléon, Mémoires pour Servir à l'Histoire de France sous Napoléon)
Une telle détestation vis à vis des Chouans ne peut s'expliquer que par son horreur des chats. En effet, les Chouans tirent leur nom de la chouette hulotte, aussi appelé chat huant. CQFD...
Il y a un argument peremptoire pour considérer que Napoléon ne pouvait pas détester les chats : il est né "à la mi-août" !
Les jeux de mots concernant les chats se retrouvent aussi du temps de l'Empire. Ainsi, Parquin dans ses Souvenirs écrit ceci :
"Vers les deux heures de l'après-midi, une énorme masse de cavalerie s'ébranla et s'avança sur nous au pas, la neige et le terrain marécageux ne permettant pas une autre allure.
L'ennemi faisait retentir l'air de ses hourras ! Quelques chasseurs y répondirent par les cris : « Au chat ! » Faisant un jeu de mots sur la prononciation du mot hourra (au rat). L'allusion fut saisie et passa en un instant de la droite à la gauche du régiment."