Merci Soldat Inconnu.
J'ai le magazine et avoue ne pas m'être souvenu de cet objet. Merci pour le partage.
Quelle heure est-il, Lassale ? … ou la montre retrouvée du Général
Rigo Le Plumet
S'il est une grande joie pour un historien, c'est bien de tenir dans ses mains un objet ayant appartenu à une grande figure du passé. Ce fut notamment mon cas, lors de la mise en place de l'exposition de Perros Guirec, quand un de mes amis accepta de me prêter la montre du général baron Lasalle.
Il me conta alors qu'il l'avait achetée, il y a une vingtaine d'années, à Drouot, lors d'une vente aux enchères. En tant que spécialiste en horlogerie, Il avait été séduit par son magnifique mouvement à coq, ses piliers à pans, son échappement à verges, sans oublier ses aiguilles et ses chiffres inspirés de l'illustre Abraham Breguet. Un jour, en rabattant Je magnifique mouvement " à coq ", il découvrit un morceau de papier sur lequel était inscrit : « Montre ayant appartenu au général baron Lasalle, vente de madame la comtesse de Berthier de Lasalle (née de Vaussay), le 15 mars 1891 » Pourquoi ce nom de Berthier de Lasalle me direz-vous ? Ceci est dû au fait que l'illustre hussard avait épousé, en décembre 1803, l'ex-femme du général Léopold Berthier dont elle avait eu trois fils : Alméric, Oscar et Alexandre. Le 2 mars 1809, n'ayant eu qu'une petite fille, le général baron Lasalle décida par testament d'adopter les trois fils de son épouse, en spécifiant que le titre de baron devait revenir à Alméric (1) à condition que ce dernier rajoute à son nom de Berthier celui de Lasalle.
Un fabuleux destin
Mais revenons à notre montre. Si l'on en juge par le nombre de soudures et de réparations hâtives qui figurent sur le boîtier en forme de coquille Saint-Jacques dorée, Lasalle a dû s'en servir souvent en campagne et sa montre a certainement amorti pas mal de coups de sabre. Peut-être a-t-elle connu les riches plaines de l'Italie du nord, les sables de l'Egypte millénaire ? Peut-être marqua-t-elle les heures glorieuses des campagnes d'Autriche, de Prusse et de Pologne ?
Le général Lasalle lors de la célèbre revue d'Elbing, le 8 mai 1807. Cette tenue de général de cavalerie légère qui, sans doute, a dû faire pâlir de jalousie Murat en personne, n'est pas celle que l'on attribue immédiatement au célèbre hussard. En effet, et notre couverture en témoigne une fois encore, l'iconographie et la Légende nous propose bien plus souvent un Lasalle au large pantalon et au bicorne de général. Alors, la question reste posée : "Où Antoine-Charles Louis de Lasalle rangeait-il sa montre ?" Malheureusement, aucune Image d'époque ou postérieure ne campe le centaure consultant sa jolie montre.
(Dessin tiré de la planche Le Plumet n° 196 Rigo le Plumet)
Ci-contre, de gauche à droite et de haut en bas.
1.La déjà très célèbre montre du général Lasalle, vendue le 15 mars 1891 en salle des ventes et "retrouvée" récemment. Comme en témoignent les soudures et les coups, visibles sur le boîtier, la carrière de cet objet ne fut pas sans péripéties.
2.Couvercle ouvert, la montre du général baron Lasalle dévoile la richesse de son cadran inspiré des productions d'Abraham Bréguet.
Cette photo nous permet d'admirer le prodigieux "mouvement à coq", les piliers à pan et l'échappement "à verses de la montre du général Lasalle, la forme en coquille Saint-Jacques est ici bien mise en évidence.
3.La montre, ouverte, vue sous un autre angle. L 'Histoire ne nous apprend pas ce qu'est devenue la clef-remontoir venant se loger dans l'orifice prévu à cet effet en haut à gauche du cadran sur notre cliché.
4.La montre refermée. Comme on peut en Juger sur cette photo ses dimensions réduites, comparées à certains oignons du XIXe siècle, sont idéales pour un cavalier léger.
Et comme il est permis de rêver, pourquoi ne pas imaginer l'Empereur, le 8 mai 1807, à l'issue de la magnifique revue d'Elbing (2), se tournant vers son fidèle compagnon d'armes et lui disant : "Lasalle, quelle heure est-il ? "
(1) Alméric, à cette époque était orphelin, son père le général de division Léopold Berthier était mort à Paris le 13 mars 1807. Rappelons également que notre ami Alberic était né le 20 janvier 179 7 à Borgo San Dominico ( près de Parme),· il avait été présenté par son oncle, le général Alexandre Berthier, à l'époque chef d'état-major de l'armée d'Italie et par la citoyenne Marie-Joséphine Lapagerie (sic) épouse du citoyen Bonaparte, général en chef de l'armée précitée ... Un futur maréchal d'Empire, vice-Connétable, prince de Neuchâtel et de Wagram, accompagné d'une future Impératrice des français ... Comme parrains laïcs on pouvait trouver plus nécessiteux !
(2) Arrivé à Elbing à dix heures du matin, Napoléon passa la journée à inspecter et faire manœuvrer les 18 000 hommes de la réserve de cavalerie de la Grande Armée commandée par Murat. A cette époque, la division placée sous les ordres du général Lasalle comprend 4276 chasseurs à cheval, 937 chevau-légers et 1673 hussards répartis dans quatre brigades commandées par les généraux Bruyère (13e et 24e chasseurs, Ier hussards), Durosnel (7e, 20e et22e chasseurs), La Tour-Maubourg 23e chasseurs, 5e et 7e hussards) et enfin Wathier (11e chasseurs, chevau-légers bavarois et wurtembergeois).
J'ai le magazine et avoue ne pas m'être souvenu de cet objet. Merci pour le partage.
Traduction du texteSaint Clair a écrit : ↑13 mars 2020, 21:56 Merci Soldat Inconnu pour la photo, même si la lecture du texte est difficile.
Quelle heure est-il, Lassale ? … ou la montre retrouvée du Général
Rigo Le Plumet
S'il est une grande joie pour un historien, c'est bien de tenir dans ses mains un objet ayant appartenu à une grande figure du passé. Ce fut notamment mon cas, lors de la mise en place de l'exposition de Perros Guirec, quand un de mes amis accepta de me prêter la montre du général baron Lasalle.
Il me conta alors qu'il l'avait achetée, il y a une vingtaine d'années, à Drouot, lors d'une vente aux enchères. En tant que spécialiste en horlogerie, Il avait été séduit par son magnifique mouvement à coq, ses piliers à pans, son échappement à verges, sans oublier ses aiguilles et ses chiffres inspirés de l'illustre Abraham Breguet. Un jour, en rabattant Je magnifique mouvement " à coq ", il découvrit un morceau de papier sur lequel était inscrit : « Montre ayant appartenu au général baron Lasalle, vente de madame la comtesse de Berthier de Lasalle (née de Vaussay), le 15 mars 1891 » Pourquoi ce nom de Berthier de Lasalle me direz-vous ? Ceci est dû au fait que l'illustre hussard avait épousé, en décembre 1803, l'ex-femme du général Léopold Berthier dont elle avait eu trois fils : Alméric, Oscar et Alexandre. Le 2 mars 1809, n'ayant eu qu'une petite fille, le général baron Lasalle décida par testament d'adopter les trois fils de son épouse, en spécifiant que le titre de baron devait revenir à Alméric (1) à condition que ce dernier rajoute à son nom de Berthier celui de Lasalle.
Un fabuleux destin
Mais revenons à notre montre. Si l'on en juge par le nombre de soudures et de réparations hâtives qui figurent sur le boîtier en forme de coquille Saint-Jacques dorée, Lasalle a dû s'en servir souvent en campagne et sa montre a certainement amorti pas mal de coups de sabre. Peut-être a-t-elle connu les riches plaines de l'Italie du nord, les sables de l'Egypte millénaire ? Peut-être marqua-t-elle les heures glorieuses des campagnes d'Autriche, de Prusse et de Pologne ?
Le général Lasalle lors de la célèbre revue d'Elbing, le 8 mai 1807. Cette tenue de général de cavalerie légère qui, sans doute, a dû faire pâlir de jalousie Murat en personne, n'est pas celle que l'on attribue immédiatement au célèbre hussard. En effet, et notre couverture en témoigne une fois encore, l'iconographie et la Légende nous propose bien plus souvent un Lasalle au large pantalon et au bicorne de général. Alors, la question reste posée : "Où Antoine-Charles Louis de Lasalle rangeait-il sa montre ?" Malheureusement, aucune Image d'époque ou postérieure ne campe le centaure consultant sa jolie montre.
(Dessin tiré de la planche Le Plumet n° 196 Rigo le Plumet)
Ci-contre, de gauche à droite et de haut en bas.
1.La déjà très célèbre montre du général Lasalle, vendue le 15 mars 1891 en salle des ventes et "retrouvée" récemment. Comme en témoignent les soudures et les coups, visibles sur le boîtier, la carrière de cet objet ne fut pas sans péripéties.
2.Couvercle ouvert, la montre du général baron Lasalle dévoile la richesse de son cadran inspiré des productions d'Abraham Bréguet.
Cette photo nous permet d'admirer le prodigieux "mouvement à coq", les piliers à pan et l'échappement "à verses de la montre du général Lasalle, la forme en coquille Saint-Jacques est ici bien mise en évidence.
3.La montre, ouverte, vue sous un autre angle. L 'Histoire ne nous apprend pas ce qu'est devenue la clef-remontoir venant se loger dans l'orifice prévu à cet effet en haut à gauche du cadran sur notre cliché.
4.La montre refermée. Comme on peut en Juger sur cette photo ses dimensions réduites, comparées à certains oignons du XIXe siècle, sont idéales pour un cavalier léger.
Et comme il est permis de rêver, pourquoi ne pas imaginer l'Empereur, le 8 mai 1807, à l'issue de la magnifique revue d'Elbing (2), se tournant vers son fidèle compagnon d'armes et lui disant : "Lasalle, quelle heure est-il ? "
(1) Alméric, à cette époque était orphelin, son père le général de division Léopold Berthier était mort à Paris le 13 mars 1807. Rappelons également que notre ami Alberic était né le 20 janvier 179 7 à Borgo San Dominico ( près de Parme),· il avait été présenté par son oncle, le général Alexandre Berthier, à l'époque chef d'état-major de l'armée d'Italie et par la citoyenne Marie-Joséphine Lapagerie (sic) épouse du citoyen Bonaparte, général en chef de l'armée précitée ... Un futur maréchal d'Empire, vice-Connétable, prince de Neuchâtel et de Wagram, accompagné d'une future Impératrice des français ... Comme parrains laïcs on pouvait trouver plus nécessiteux !
(2) Arrivé à Elbing à dix heures du matin, Napoléon passa la journée à inspecter et faire manœuvrer les 18 000 hommes de la réserve de cavalerie de la Grande Armée commandée par Murat. A cette époque, la division placée sous les ordres du général Lasalle comprend 4276 chasseurs à cheval, 937 chevau-légers et 1673 hussards répartis dans quatre brigades commandées par les généraux Bruyère (13e et 24e chasseurs, Ier hussards), Durosnel (7e, 20e et22e chasseurs), La Tour-Maubourg 23e chasseurs, 5e et 7e hussards) et enfin Wathier (11e chasseurs, chevau-légers bavarois et wurtembergeois).