C’est avec les cinq sens en éveil que l’on se plonge dans cet essai de l’historien d’art Philippe Costamagna, qui s’appuie sur nombre d’anecdotes et de détails pour dresser finement un portrait psychologique de Napoléon.
https://www.napoleon.org/magazine/livre ... -napoleon/
Année de publication : 2021 Lieu et maison d'édition : Paris, Grasset Nombre de pages : 288 p.
Pour commander : la librairie Fontaine Haussmann ou le site PlaceDesLibraires.fr
Les goûts de Napoléon
Modérateur : Général Colbert
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Les goûts de Napoléon
« L'usage nous condamne à bien des folies ; la plus grande est celle de s'en faire l'esclave. »
Napoléon Bonaparte ; Maximes et pensées
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Re: Les goûts de Napoléon
Voici également la présentation de l'ouvrage dans le Figaro de ce 9 mars 2021
Goûts et dégoûts de Napoléon
Dans un essai savant et drôle, le Directeur du Musée d’Ajaccio liste les préférences de l’Empereur
par Éric BIÉTRY-RIVIERRE
Sous les N, les abeilles et les aigles, sous le bicorne et la redingote, qu’aima au juste Napoléon ? Le livre de Philippe Costamagna, directeur à Ajaccio du musée qui porte le nom de l’oncle de Bonaparte, est le premier à synthétiser les goûts de l’Empereur. Goûts et aussi dégoûts : peinture, sculpture, mobilier, littérature, spectacles (682 représentations d’opéra !), architecture, cuisine, femmes…
Voilà donc, dans la grande armée des publications liées au bicentenaire de la mort du Corse, une façon aussi originale que pertinente d’évoquer l’homme. Car la lecture laisse des effluves de cuir et d’eau de Cologne autant que des anecdotes éclairantes. Bonaparte, comme Napoléon les ors en moins, apprécie le fonctionnel. Et tant mieux s’il s’allie au confortable. Il aurait dessiné lui-même l’ingénieux mécanisme du bureau à transformation pour son cabinet à Compiègne. Et son siège vert et or du cabinet des Tuileries est l’ancêtre de nos fauteuils de bureau rotatifs. Pour le Petit Caporal, pas de sphinges aux accoudoirs quand on travaille. « Une vraie entorse au goût bourbonien, tout en splendeurs dorées et en volutes », résume l’auteur.
S’il n’a pas inventé le néoantique, alors en vigueur dans toute l’Europe depuis près de cinquante ans, Napoléon y ajoute le style « retour d’Égypte ». Lequel culmine peut-être avec les tabourets-sabres réalisés par Biennais. Pour ses palais, les David, Denon ou Gérard ont beau dessiner les objets, il s’intéresse plus aux processus de fabrication qu’aux produits. Ses motifs préférés ? Peu lui chaut les femmes nues et les paysages bucoliques. Il faut des cartes, des batailles. Ou de grandes réformes.
À table, toutefois, il s’attarde à peine devant les pièces montées du pâtissier Lebeau mimant les conquêtes. Rester longtemps à manger « c’est le début de la corruption du pouvoir », assurait-il. Un chambertin coupé, un café pris bien sucré. Et hop, en selle ! Se venger sur le potage Cette recette, avec celle du veau marengo (à l’origine poulet marengo), des lasagnes ou des calamars étouffés à la génoise de maman, participe du mythe. Comme la passion des dattes, madeleines de la bataille des Pyramides. Moins connu est le péché mignon : le réglisse. Au reste, c’est autour d’œufs en miroir qu’il a devisé avec Goethe.
Du goût romantique de son interlocuteur, « il apportera les armes et la pompe pour triompher ». À Sainte-Hélène, il se venge sur le potage anglais, jugé insipide. Il exige une soupe de soldat « où la cuillère se tient au garde-à-vous ». Dans son assiette, il conçoit des stratégies en sauçant son pain vers les différents fronts qu’il rêve de conquérir. Cela, Costamagna l’imagine avec cet humour qui sied si bien aux grandes choses.
Les Goûts de Napoléon, de Philippe Costamagna, Grasset, 304 p., 20,90 €.
Goûts et dégoûts de Napoléon
Dans un essai savant et drôle, le Directeur du Musée d’Ajaccio liste les préférences de l’Empereur
par Éric BIÉTRY-RIVIERRE
Sous les N, les abeilles et les aigles, sous le bicorne et la redingote, qu’aima au juste Napoléon ? Le livre de Philippe Costamagna, directeur à Ajaccio du musée qui porte le nom de l’oncle de Bonaparte, est le premier à synthétiser les goûts de l’Empereur. Goûts et aussi dégoûts : peinture, sculpture, mobilier, littérature, spectacles (682 représentations d’opéra !), architecture, cuisine, femmes…
Voilà donc, dans la grande armée des publications liées au bicentenaire de la mort du Corse, une façon aussi originale que pertinente d’évoquer l’homme. Car la lecture laisse des effluves de cuir et d’eau de Cologne autant que des anecdotes éclairantes. Bonaparte, comme Napoléon les ors en moins, apprécie le fonctionnel. Et tant mieux s’il s’allie au confortable. Il aurait dessiné lui-même l’ingénieux mécanisme du bureau à transformation pour son cabinet à Compiègne. Et son siège vert et or du cabinet des Tuileries est l’ancêtre de nos fauteuils de bureau rotatifs. Pour le Petit Caporal, pas de sphinges aux accoudoirs quand on travaille. « Une vraie entorse au goût bourbonien, tout en splendeurs dorées et en volutes », résume l’auteur.
S’il n’a pas inventé le néoantique, alors en vigueur dans toute l’Europe depuis près de cinquante ans, Napoléon y ajoute le style « retour d’Égypte ». Lequel culmine peut-être avec les tabourets-sabres réalisés par Biennais. Pour ses palais, les David, Denon ou Gérard ont beau dessiner les objets, il s’intéresse plus aux processus de fabrication qu’aux produits. Ses motifs préférés ? Peu lui chaut les femmes nues et les paysages bucoliques. Il faut des cartes, des batailles. Ou de grandes réformes.
À table, toutefois, il s’attarde à peine devant les pièces montées du pâtissier Lebeau mimant les conquêtes. Rester longtemps à manger « c’est le début de la corruption du pouvoir », assurait-il. Un chambertin coupé, un café pris bien sucré. Et hop, en selle ! Se venger sur le potage Cette recette, avec celle du veau marengo (à l’origine poulet marengo), des lasagnes ou des calamars étouffés à la génoise de maman, participe du mythe. Comme la passion des dattes, madeleines de la bataille des Pyramides. Moins connu est le péché mignon : le réglisse. Au reste, c’est autour d’œufs en miroir qu’il a devisé avec Goethe.
Du goût romantique de son interlocuteur, « il apportera les armes et la pompe pour triompher ». À Sainte-Hélène, il se venge sur le potage anglais, jugé insipide. Il exige une soupe de soldat « où la cuillère se tient au garde-à-vous ». Dans son assiette, il conçoit des stratégies en sauçant son pain vers les différents fronts qu’il rêve de conquérir. Cela, Costamagna l’imagine avec cet humour qui sied si bien aux grandes choses.
Les Goûts de Napoléon, de Philippe Costamagna, Grasset, 304 p., 20,90 €.
Aurea mediocritas
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