Je la crois apocryphe !
Pour information, cette citation est extraite des Mémoires du Duc by himself !
Le professeur Bernard pense cependant que, même avec ses vétérans, le duc n'aurait pu remporter qu'une victoire "ordinaire" à moins d'une panique toujours possible, aux cris de "Trahison" dans cette armée française de 1815 aussi nerveuse que vaillante.
Seule l'intervention flanquante des Prussiens pouvait logiquement amener la destruction de l'appareil impérial.
Mais cette intervention était prévue dans le contrat.
Wellington savait qu'avec son ensemble hétérogène et son infériorité numérique, il lui était impossible, sans son infanterie d'Espagne, de remporter la victoire, ni même de tenir indéfiniment.
Aussi convient-il d'admirer le prompt redressement de l'armée prussienne, vaincue à Ligny le 16 et dont une partie, le surlendemain, débouche, intacte, à Plancenoit et à Ohain.
Dans sa dépêche du 19, le duc rend un vibrant hommage à Blücher et à ses troupes ainsi qu'à l'action décisive du Corps de Bülow sur le flanc droit de l'armée impériale.
Il n'en reste pas moins vrai que par le choix et l'utilisation de la position ; par les procédés tactiques mis en oeuvre ; par son inflexible ténacité et par son exemple qui entraîna la confiance de ses soldats, c'est bel et bien Wellington qui fait figure de vainqueur.
"Avez-vous eu quelque anxiété à propos de l'issue de la bataille ?" demanda-t-on à l'un des survivants.
"Jamais", fut sa réponse, "si ce n'est au sujet du duc. Nous savions que, tant qu'il serait en vie, rien ne pouvait arriver de mal." (*)
(*) Cfr G. Davies,
Wellington and his army, p 36, Oxford, 1954.