Entré au service du général Bonaparte en 1800, Constant Wairy, dit "Constant" quitte l'Empereur Napoléon après sa première abdication, à Fontainebleau en 1814. Inquiétude d'un avenir devenu incertain ? Peur de se voir accusé d'avoir servi l'Usurpateur ? Il s'agit plutôt en fait d'une désertion et le "vilain drôle" comme le surnommait Napoléon, en profita pour emporter de l'argent et des bijoux; sa fuite est à rapprocher avec celle du mameluck Roustam, qui eut lieu exactement à la même période.
Constant sera supplanté par Louis Marchand; Roustam par Louis-Etienne Saint-Denis, plus connu sous le nom de "mameluck Ali" (personnage qui m'est, comme Pons de l'Hérault, et les frères Peyrusse, particulièrement familier).
Sous la Restauration, dans les années 1820, Constant se change en spéculateur et... fait faillite ! Il obtient pour sa femme le bureau de poste de la petite ville de Breteuil-sur-Iton (dans l'Eure). Roustam "héritera" lui aussi d'un bureau de poste, mais à Dourdan (Essonne). Constant aimait à raconter aux personnes rencontrées quelques souvenirs de ses années passées au service de l'Empereur. A Breteuil il croise plusieurs fois le général Thiébault, qui y passe plusieurs mois de l'année en villégiature. Celui-ci le convainc d'assister au Retour des Cendres de l'Empereur en 1840. Constant ne céda pas aux sirènes du culte napoléonien; il ne fréquenta pas non plus les anciens fidèles de l'Empereur. Il meurt à Breteuil le 27 juin 1845 -il était né en 1778 à Peruwels (Belgique).
Pour ce qui est de ses "Mémoires", ils (toujours à employer au masculin-pluriel ce mot, cher Mathieu !

), ils ont été concoctés par plusieurs "teinturiers" de l'époque d'après des notes qu'il leur communiqua. Constant essaye de justifier son attitude de 1814. Son témoignage, qui n'a donc pas été écrit par lui, est à consulter avec méfiance, même si, on s'en doute, Constant a vu et su beaucoup de choses. (Renseignements extraits de la notice rédigée par J. Jourquin, dans le "Dictionnaire Napoélon", Fayard, 1987, pp.493-494).
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En termes de témoignages fiables, et sur Napoléon je te conseille de lire ceux de Louis Marchand, du mameluck Ali et du trésorier Peyrusse,; je peux y ajouter ceux d'André Pons de l'Hérault (spécifiquement pour la période de l'île d'Elbe). Je ne te conseille pas spécialement, même si tu n'évoques pas (encore) cet auteur, la lecture des "Mémoires" de Bourrienne, un autre proche de Napoléon, à consulter également avec méfiance.
Salutation amicales.

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