Au cours de mes recherches, je suis tombé dans un livre sur le passage qui suit :
« Le maréchal Gouvion Saint-Cyr mettait à cette époque la dernière main à ses mémoires [qui paraîtront en 1831].
Le jour de sa mort, il se promenait encore dans son salon ; il parlait de Napoléon, il citait un de ses entretiens familiers avec lui. « Ah ! L’Empereur ! disait-il avec émotion, L’Empereur !... L’Empereur !... »
A mesure qu’il répéta ce mot, sa prononciation s’embarrassa davantage. M. Fayel, son secrétaire, le regarda, déjà les traits du maréchal se décomposaient. Toutefois le maréchal conserva encore un moment sa présence d’esprit, mais ses forces s’épuisèrent sensiblement. Depuis cet instant fatal chaque fois qu’il n’eut pas à répondre aux questions de ceux qui l’entouraient, il sembla se recueillir, vouloir achever sa narration. Le nom de l’Empereur s’échappa encore de ses lèvres, mais la paralysie suspend ses facultés intellectuelles au moment où un doux souvenir occupait son esprit ; La dernière heure de cet homme illustre vient de sonner… Le nom de son général, de son ami, monte avec sa belle âme vers l’éternité… »
(Colonel Jules Marnier, « Souvenirs de guerre en temps de paix, 1793-1806-1823-1868 », Paris, Ch. Tanera, 1868, pp.274-275).
Pour compléter ce témoignage, je citerai un passage tiré du « Dictionnaire des maréchaux de Napoléon », de Jean-Claude Banc (Pygmalion, 2007, p. 118) :
« Au cours de l’hiver 1829, Gouvion Saint-Cyr se trouve à Hyères quand, le 12 mars 1830, il subit une attaque d’apoplexie. Cinq jours plus tard, il s’éteint âgé de soixante-six ans. Ses obsèques nationales sont célébrées en l'hôtel royal des Invalides le 6 avril [1830] ».
