RUSSIE 1812 : BORODINO - Le mensonge de Koutouzov
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Re: RUSSIE 1812 : BORODINO - Le mensonge de Koutouzov
Il s'agissait de la plus terrible bataille de l'Empire jamais vue à ce jour.
Napoléon dira " Des cinquante batailles que j'ai données, la plus affreuse est celle livrée par moi devant Moscou" et aussi "Jamais je ne vis briller dans mon armée autant de mérite."
Napoléon dira " Des cinquante batailles que j'ai données, la plus affreuse est celle livrée par moi devant Moscou" et aussi "Jamais je ne vis briller dans mon armée autant de mérite."
« L'usage nous condamne à bien des folies ; la plus grande est celle de s'en faire l'esclave. »
Napoléon Bonaparte ; Maximes et pensées
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Re: RUSSIE 1812 : BORODINO - Le mensonge de Koutouzov
toujours intéressant de lire la correspondance ...
https://journals.openedition.org/ahrf/12605?lang=en
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Re: RUSSIE 1812 : BORODINO - Le mensonge de Koutouzov
très surprenant aussi :
" Les pertes varient considérablement d’une unité à l’autre, et le 15 octobre, J. Combe, sous-lieutenant au 8ème régiment de chasseurs qui fait partie du corps de cavalerie du général Grouchy, écrit à sa mère, non sans quelque dépit : « Malgré les dangers que le régiment a courus, s’étant battu régulièrement tous les jours depuis notre passage du Dniepr et ayant toujours formé l’avant-garde de l’armée, nous n’avons pas eu un seul officier tué ». Ses regrets viennent tout simplement de ce que les promotions dépendent en premier lieu des vacances de postes et que, tant que les postes de lieutenant sont occupés, il ne peut espérer d’avancement, sauf intervention en sa faveur, ce dont il informe sa mère.
" Les pertes varient considérablement d’une unité à l’autre, et le 15 octobre, J. Combe, sous-lieutenant au 8ème régiment de chasseurs qui fait partie du corps de cavalerie du général Grouchy, écrit à sa mère, non sans quelque dépit : « Malgré les dangers que le régiment a courus, s’étant battu régulièrement tous les jours depuis notre passage du Dniepr et ayant toujours formé l’avant-garde de l’armée, nous n’avons pas eu un seul officier tué ». Ses regrets viennent tout simplement de ce que les promotions dépendent en premier lieu des vacances de postes et que, tant que les postes de lieutenant sont occupés, il ne peut espérer d’avancement, sauf intervention en sa faveur, ce dont il informe sa mère.
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Re: RUSSIE 1812 : BORODINO - Le mensonge de Koutouzov
Mes remerciements pour ce lien.la remonte a écrit : ↑08 sept. 2020, 09:11toujours intéressant de lire la correspondance ...
https://journals.openedition.org/ahrf/12605?lang=en![]()
Amities.
Maria Joanna
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Le double jeu de Koutouzov
Au soir de la bataille de Borodino, Koutouzov cultive à dessein l'ambiguité, si ce n'est la duplicité comme l'en accusera Rostopchine par la suite.
Dans un premier temps, il a sans doute projeté de livrer bataille le lendemain. Jusqu'a minuit, il échafaude des plans en ce sens. Mais Barclay qui lui rend fidèlement compte des lourdes pertes subies, en particulier dans le corps des officiers, l'en dissuade. il suggère que l'armée se rapproche de Moscou ou elle pourra compter sur des troupes fraiches et les milices récemment constituées. Koutouzov finit par se rendre à ces arguments, et au milieu de la nuit, ordonne la retraite tandis que l'arrière garde dirigée par Platov est chargée de tenir les Francais à distance.
Au tsar, Koutouzov ne rend pas compte de la réalité de la situation. Lui écrivant le 8 septembre au matin, il précise que la bataille a été générale, que les pertes ont été grandes des deux cotés, que l'ennemi n'a pas gagné un pouce de terrain... Koutozov affirme aussi avoir délibérément choisi de se retirer de quelques verstes pour chercher la position géographique la plus propice à livrer une nouvelle bataille. Sur l'ampleur de la catastrophe humaine, pas un mot. Ce discours à la gloire de son commandement, il le tient également dans deux lettres adressées au gouverneur de Moscou.il se dit prêt à livrer bataille pour le salut de Moscou.
Son officier d'ordonnance, le général Golitsyne, affirmera par la suite : "Koutouzov n'a jamais eu l'intention de livrer bataille le lendemain de Borodino, il n'en parla que par pure politique ; la nuit, j'ai parcouru avec Tolly, le champ de bataille et les nouvelles positions ou nos guerriers exténués dormaient d'un sommeil de mort."
D'autres lui reprochent indirectement ses mensonges, c'est le cas du général Bennigsen : "Le peuple nous croira-t-il lorsque nous prétendons avoir remporté la bataille du 26 aout (7 septembre calendrier occidental), à Borodino comme cela le lui a été annoncé ? Cette bataille n'aura-t-elle pas des conséquences plus lointaines en plus de la reddition de Moscou, et ne serons nous pas nous-mêmes obligés de reconnaître que nous l'avons perdue ?"
Quoiqu'il en soit, les "hauts" faits d'arme de Koutouzov lui valent les chaleureuses félicitations du tsar :
" Prince Mikhail Larionovitch, Votre exploit remarquable a introduit le doute dans les forces principales de l'ennemi qui voulaient s'approcher de notre ancienne capitale et vos nouveaux mérites ont attiré mon attention et celle de toute la patrie. Achevez l'affaire que vous avez commencée si heureusement pour nous, en profitant de l'avantage que vous avez acquis et sans donner de répit à l'ennemi. Que Dieu vous vienne en aide, et vienne en aide à nos courageux soldats dont la Russie attend son salut et toute l'Europe la paix.".
En dépit du discours volontairement optimiste et mensonger tenu par Koutouzov, l'afflux continu de blessés évacués vers Moscou, délie les langues et désarçonne l'opinion publique qui ne sait plus à quoi s'en tenir. Le comte Rostopchine lui-même fortement ébranlé par l'afflux de blessés, demande à rencontrer Koutouzov. Les deux hommes ont une longue conversation. Koutouzov biaise, ne dit rien de ses intentions, et suscite l'inquiétude son interlocuteur.
Les doutes de Rostopchine sont partagés par une fraction de l'Etat-Major russe. Certes si Bennigsen, chef d'Etat-major de Koutousov veut encore croire à la possibilité de défendre Moscou, Barclay de Tolly opte pour une autre choix. Les Russes doivent alors choisir entre la survie de l'armée, c'est à dire de l'empire tout entier, et le sacrifice de la ville de Moscou...
SOURCES : Extrait de "L'effroyable tragédie", 2012, MARIE-PIERRE REY.
Dans un premier temps, il a sans doute projeté de livrer bataille le lendemain. Jusqu'a minuit, il échafaude des plans en ce sens. Mais Barclay qui lui rend fidèlement compte des lourdes pertes subies, en particulier dans le corps des officiers, l'en dissuade. il suggère que l'armée se rapproche de Moscou ou elle pourra compter sur des troupes fraiches et les milices récemment constituées. Koutouzov finit par se rendre à ces arguments, et au milieu de la nuit, ordonne la retraite tandis que l'arrière garde dirigée par Platov est chargée de tenir les Francais à distance.
Au tsar, Koutouzov ne rend pas compte de la réalité de la situation. Lui écrivant le 8 septembre au matin, il précise que la bataille a été générale, que les pertes ont été grandes des deux cotés, que l'ennemi n'a pas gagné un pouce de terrain... Koutozov affirme aussi avoir délibérément choisi de se retirer de quelques verstes pour chercher la position géographique la plus propice à livrer une nouvelle bataille. Sur l'ampleur de la catastrophe humaine, pas un mot. Ce discours à la gloire de son commandement, il le tient également dans deux lettres adressées au gouverneur de Moscou.il se dit prêt à livrer bataille pour le salut de Moscou.
Son officier d'ordonnance, le général Golitsyne, affirmera par la suite : "Koutouzov n'a jamais eu l'intention de livrer bataille le lendemain de Borodino, il n'en parla que par pure politique ; la nuit, j'ai parcouru avec Tolly, le champ de bataille et les nouvelles positions ou nos guerriers exténués dormaient d'un sommeil de mort."
D'autres lui reprochent indirectement ses mensonges, c'est le cas du général Bennigsen : "Le peuple nous croira-t-il lorsque nous prétendons avoir remporté la bataille du 26 aout (7 septembre calendrier occidental), à Borodino comme cela le lui a été annoncé ? Cette bataille n'aura-t-elle pas des conséquences plus lointaines en plus de la reddition de Moscou, et ne serons nous pas nous-mêmes obligés de reconnaître que nous l'avons perdue ?"
Quoiqu'il en soit, les "hauts" faits d'arme de Koutouzov lui valent les chaleureuses félicitations du tsar :
" Prince Mikhail Larionovitch, Votre exploit remarquable a introduit le doute dans les forces principales de l'ennemi qui voulaient s'approcher de notre ancienne capitale et vos nouveaux mérites ont attiré mon attention et celle de toute la patrie. Achevez l'affaire que vous avez commencée si heureusement pour nous, en profitant de l'avantage que vous avez acquis et sans donner de répit à l'ennemi. Que Dieu vous vienne en aide, et vienne en aide à nos courageux soldats dont la Russie attend son salut et toute l'Europe la paix.".
En dépit du discours volontairement optimiste et mensonger tenu par Koutouzov, l'afflux continu de blessés évacués vers Moscou, délie les langues et désarçonne l'opinion publique qui ne sait plus à quoi s'en tenir. Le comte Rostopchine lui-même fortement ébranlé par l'afflux de blessés, demande à rencontrer Koutouzov. Les deux hommes ont une longue conversation. Koutouzov biaise, ne dit rien de ses intentions, et suscite l'inquiétude son interlocuteur.
Les doutes de Rostopchine sont partagés par une fraction de l'Etat-Major russe. Certes si Bennigsen, chef d'Etat-major de Koutousov veut encore croire à la possibilité de défendre Moscou, Barclay de Tolly opte pour une autre choix. Les Russes doivent alors choisir entre la survie de l'armée, c'est à dire de l'empire tout entier, et le sacrifice de la ville de Moscou...
SOURCES : Extrait de "L'effroyable tragédie", 2012, MARIE-PIERRE REY.
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Re: RUSSIE 1812 : BORODINO - Le mensonge de Koutouzov
Napoléon était malade ce jour là.
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Re: RUSSIE 1812 : BORODINO - Le mensonge de Koutouzov
pour ceux que cela intéresse , on peut avec google maps parcourir le champ de bataille en partant du monument français par exemple . l'impression au raz de la route c'est qu'il ya très peu de visibilité .
que ce soit sur le monument de Koutouzov ou celui de Napoléon , on ne voit pratiquement rien , c'est tout plat et il ya des rideaux d'arbres .
étant bien retranchés derrière leurs redoutes , Davout avait proposé de contourner les Russes par la droite ce qui aurait été moins frontal comme bataille
mais cela aurait sans doute nécessité des troupes et on sait que Napoléon se limitait aux seuls régiments de ligne .
d'ailleurs , quand on retire la garde ( essentiellement française ) quelle est la part des étrangers dans les régiments qui se retrouvent au front ? dans l'autre sens les Suisses et les Hollandais assureront la protection du franchissement de la Bérézina tout comme les Hessois de Sarlovèze
sur le grand panorama qui représente la bataille , les troupes allemandes sont très bien représentées côté français , on est en 1912 , on ne veut pas froisser la Triple Entente mais quand même .
que ce soit sur le monument de Koutouzov ou celui de Napoléon , on ne voit pratiquement rien , c'est tout plat et il ya des rideaux d'arbres .
étant bien retranchés derrière leurs redoutes , Davout avait proposé de contourner les Russes par la droite ce qui aurait été moins frontal comme bataille

d'ailleurs , quand on retire la garde ( essentiellement française ) quelle est la part des étrangers dans les régiments qui se retrouvent au front ? dans l'autre sens les Suisses et les Hollandais assureront la protection du franchissement de la Bérézina tout comme les Hessois de Sarlovèze
sur le grand panorama qui représente la bataille , les troupes allemandes sont très bien représentées côté français , on est en 1912 , on ne veut pas froisser la Triple Entente mais quand même .
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Re: RUSSIE 1812 : BORODINO - Le mensonge de Koutouzov
Oleg Sokolov est de retourla remonte a écrit : ↑10 sept. 2020, 11:45un qui doit amèrement regretter son geste en pensant à ces commémorations![]()
Après Tostoï , on ne peut que s'empêcher de penser à Dostoïevski



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- Soldat
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Re: RUSSIE 1812 : BORODINO - Le mensonge de Koutouzov
Bonjour a tous !
les historiens russes modernes le pensent tellement... :
1. ...aucun des opposants n'a résolu les tâches fixées et obtenu des résultats significatifs: Napoléon n'a pas vaincu l'armée russe et Koutouzov n'a pas défendu Moscou;
2. ...toute la journée l'initiative appartenait à Napoléon mais les attaques n'étaient pas toujours coordonnées;
3. ...dans le sens de l'attaque principale, Napoléon a habilement créé la supériorité dans tous les troupes, en particulier dans la concentration des tirs d'artillerie, qui était l'une des raisons des grandes pertes des troupes russes;
4. ...Koutouzov, malgré les erreurs de calcul initiales (les erreurs dans le placement des troupes), a pu reconstruire les formations de combat et maintenir les troupes sur une seule ligne pendant la bataille, colmatant des trous dans la défense, à cause de laquelle son ennemi a été contraint de mener des attaques frontales;
5. ...la bataille se transforma en un affrontement frontal, dans lequel les chances de Napoléon d'une victoire décisive sur l'armée russe étaient minimes;
6. ...les troupes russes ont pu en un temps relativement court rétablir leurs effectifs. Pour Napoléon, le plus tragique a été la forte baisse du cavalerie. Borodino est devenu le cimetière de sa cavalerie;
7. ...la situation était paradoxale: les deux troupes ont fait preuve du plus grand héroïsme, mais les deux commandants n'étaient pas à la hauteur.
Bien amicalement
Igor

les historiens russes modernes le pensent tellement... :
1. ...aucun des opposants n'a résolu les tâches fixées et obtenu des résultats significatifs: Napoléon n'a pas vaincu l'armée russe et Koutouzov n'a pas défendu Moscou;
2. ...toute la journée l'initiative appartenait à Napoléon mais les attaques n'étaient pas toujours coordonnées;
3. ...dans le sens de l'attaque principale, Napoléon a habilement créé la supériorité dans tous les troupes, en particulier dans la concentration des tirs d'artillerie, qui était l'une des raisons des grandes pertes des troupes russes;
4. ...Koutouzov, malgré les erreurs de calcul initiales (les erreurs dans le placement des troupes), a pu reconstruire les formations de combat et maintenir les troupes sur une seule ligne pendant la bataille, colmatant des trous dans la défense, à cause de laquelle son ennemi a été contraint de mener des attaques frontales;
5. ...la bataille se transforma en un affrontement frontal, dans lequel les chances de Napoléon d'une victoire décisive sur l'armée russe étaient minimes;
6. ...les troupes russes ont pu en un temps relativement court rétablir leurs effectifs. Pour Napoléon, le plus tragique a été la forte baisse du cavalerie. Borodino est devenu le cimetière de sa cavalerie;
7. ...la situation était paradoxale: les deux troupes ont fait preuve du plus grand héroïsme, mais les deux commandants n'étaient pas à la hauteur.
Bien amicalement
Igor
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