
voici ce que l'on pouvait lire dans L'Itinéraire Historique et Militaire de Georges Barral ( 1842-1913) à ce sujet :
" Le soir de la bataille de Ligny, le 16, quoique Blûcher eût conservé sa position à Sombrcffe, il était vaincu et affaibli gravement par la violence du combat qu'il avait eu à soutenir. Lorsqu'il vit que le 4e corps, commandé par Bulow, n'arrivait pas, il se détermina à reculer et à concentrer son armée sur Wavre, conformément à son entente avec Wellington. 11 se mit-en marche à dix heures du soir et passa par Gembloux, Blanmont, Corbais, Mont-Saint-Guibert, Court-Saint-Étienne et Limai, il arriva à Wavre à 2 heures du matin. Pendantce temps, Bulow le suivait et arrivait aussi par Gembloux venant de Liège.
Blûcher et Bulow s'entendirent rapidement sur le mouvement du lendemain 18. Il fut arrêté que Bulow quitterait Wavre en suivant la direction de Limai, Court-Saint-Étienne, Mont-Saint-Guibert, Chapelle-Saint-Lambert afin de déboucher à la hauteur de Plancenoit, peut-être sur les derrières de Napoléon, engagé dans la bataille. Concomitamment, Blûcher prendrait un peu plus haut la direction de Bierges, Rixensart, Ohain, pour donner la main à Wellington sur l'extrême droite de son armée. Blûcher, forcé de s'aliter durant quelques heures pour apaiser les contusions qu'il avait reçues à Ligny, donna l'ordre an général Gneisenau, chef de son état-major, de présider à tous ces mouvements.
Bulow traversa, grâce à l'intelligence de sou guide, avec autant de rapidité que de bonheur, un petit défilé argileux et glissant du ruisseau de la Lasne, se couvrit des taillis que Napoléon avait négligé de faire fouiller et de garnir au moins de quelques coureurs en observation. Il put donc avancer en pleine sécurité et déboucha vers trois heures du bois de Paris, commençant ainsi à menacer nos derrières du côté de la Belle-Alliance. Entre quatre et cinq heures, le contact se faisait entre Bulow et Lobau. C'était le commencement de notre perte. L'apparition de Blûcher par le chemin de Rixensart en fut la détermination définitive.
Nous conseillons d'accomplir les itinéraires de Blûcher et de Bulow et de faire notamment le chemin de Rixensart à Plancenoit par la Lasne. Ces routes ont un intérêt doublement historique,
puisque c'est par celte direction qu'arrivèrent les Prussiens pour décider du sort de la bataille. D'autre part, les localités que l'on traverse, Chapelle-Saint-Lambert, Lasne, l'ancienne abbaye d'Aywiers, etc., présentent les sites les plus pittoresques, malgré l'amertume des souvenirs pour les Français. De plus, leur parcours est la démonstration pratique de l'insuffisance de Grouchy, qui hésita devant la prétendue difficulté et la longueur des distances. Elles étaient identiquement les mêmes pour tout le monde, Français et Prussiens. En quittant l'Empereur à Ligny, le 17 juin à midi, Grouchy prit la direction de Sombreffe à Grand-Mesnil (10 kilom.), de Grand-Mesnil à Gembloux (2 kilom.) de Gembloux àWalhain (6 kilom.), deWalhain à Wavre, par Neuve-Sart, Vicux-Sart, Dion-le-Mont (4 kilom.). En tout, cela faisait 22 kilomètres dans la direction septentrionale. En prenant la direction occidentale, sur les supplications des généraux Exelmans et Gérard, une distance de 20 kilomètres seulement le séparait du champ de bataille de Napoléon. Notez qu'il lui aurait suffi d'arriver à Plancenoit, à Maransart, à Couture-Sainte-Catherine pour couper Bulow et annihiler absolument Blûcher et Ziethen!
Voici exactement les directions suivies par Bulow elBlûcher. Bulow, qui n'avait pas encore combattu, leva ses bivouacs dès la pointe du jour. 11 quitta Wavre à trois heures du matin et prit par le bois de Bierges, Blanctri, Chapelle-Saint-Lambert, Lasne. Blûcher quitta Wavre seulement à onze heures, par le Borgendael, faubourg de cette ville, Angousart, Rixensart, Genval, Ohain, Smohain, Ter-la-Ilaye. Nous indiquons comme point de repère inléressant, un peu en avant de Rixensart, sur une éminence à droite en venant de Bruxelles, un groupe d'arbres qui marque l'endroit exact où se trouvaient les Prussiens de Bulow, avant-garde de Blücher, lorsque Napoléon aperçut leur masse noire le 18 juin, à midi.
Carte générale du théâtre do la guerre en juin 1815, dessinée et gravée sous la direction d'un officier d'état-major de l'armée de Napoléon. "