Un peu de Description de l’Egypte :
« Le faiseur de tuyaux de pipe.
On appelle choubouq les tuyaux de pipe faits en bois de différentes espèces, tels que le noisetier, le cerisier, le lilas ou le jasmin; on les paye soixante, quatre-vingts et jusqu'à cent pataquès, lorsqu'ils ont dix fetr de long (dix-neuf décimètres environ). Les tuyaux en roseau sont plus ordinaires, et s'appellent bous dokhân.
L'ouvrier qui perce les tuyaux de pipe, soit de bois, soit de roseau, se nomme choubouqgy; il y a au Kaire un quartier appelé Choubouqgyeh, auprès du Mouristân, où l'on ne voit que des boutiques occupées par cette espèce d'ouvriers. Le chouboukgy se sert d'une petite machine en forme de châssis, qu'il maintient avec le pied, et qui est garnie d'un gros fil d'archal, appelé metqab. Au moyen d'un archet, il introduit ce fil dans le tuyau, qu'il tient perpendiculairement de la main gauche, et la mèche pénètre successivement jusqu'à l'extrémité. D'après la position du bois ou du roseau, l'on voit que le tuyau se vide de lui-même, sans que l'ouvrier perde du temps à le nettoyer, tellement que cette opération est faite en une ou deux minutes. On a aussi un calibre sur lequel on ajuste le tuyau quand il est percé, ainsi que le représente la figure.
Les tuyaux de bois précieux sont garnis de soie plissée, et à la base, de fils d'argent et de soie entrelacés plus ou moins richement. Quelquefois on les fait de deux parties, pour les rendre plus portatifs ; quand on veut fumer, l'on rejoint les deux bouts à l'aide d'une vis. »
« Le pileur de tabac.
Les Égyptiens font usage de tabac pilé et non râpé ; ils y mêlent un peu de natroun pour le tenir humide. Ce sel attire l'humidité de l'air et n'est point malfaisant.
Les mortiers dont ils se servent sont de bois et ont la forme des nôtres; leurs pilons sont fort différents. Ils emploient pour pilon une massue fort longue, dont l'extrémité la plus étroite est celle qui frappe le mortier et broye le tabac, tandis que l'extrémité supérieure, qui est la plus large, augmente l'action du pilon par le poids plus considérable qui en résulte. Les mortiers et les pilons avec lesquels les Égyptiens pilent le café et diverses drogues, ne ressemblent point aux mortiers ni aux pilons usités pour le tabac. »

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