"Dans la sortie qui a eu lieu le 18, des Anglais ayant été remarqués à la tête des Barbares, et le pavillon anglais ayant été au même instant arboré sur plusieurs tours de la place [Acre] ; la conduite féroce qu'ont tenue les assiégés, en coupant la tête à deux volontaires qui avaient été tués, doit être attribué au commandant anglais [Sidney Smith], conduite si opposée aux honneurs que l'on a rendus aux officiers et soldats anglais trouvés sur le champ de bataille, et aux soins que l'on a eus des blessés et des prisonniers."
(Ordre du jour du 19 avril 1799)
« Les ennemis venaient d’offrir au regard de l’armée un hideux spectacle, ce fut le 7 mars qu’ils plantèrent sur les remparts, au sommet d’une pique, la tête ensanglantée du parlementaire français qui leur avait été envoyé »
(Krettly, Souvenirs historiques)
« Les grenadiers fuirent et rentrèrent dans le chemin couvert, laissant derrière eux un grand nombre des leurs. Alors les Turcs descendirent dans le fossé et coupèrent la tête aux soldats tombés, aussi bien aux morts qu’aux blessés.
Le féroce pacha, le même soir, nous présenta ces têtes sur les remparts [de Saint-Jean d’Acre], fichées au bout de piques, où elles restèrent plusieurs jours.
[...]
Un cavalier qui avait deux têtes de nos camarades tués à cette abominable rencontre, pendues à la selle de son cheval, me les donna en m’ordonnant de les porter. Ces têtes étaient percées par la joue, qu’une corde traversait en passant également par la bouche. Il me les mit sur le cou, et ces deux têtes pendaient devant moi. C’est ainsi que j’ai traversé Arin.»
(François, Journal)
« L’assaut manqua ; Mailly, blessé un des premiers, resta dans le fossé, et, pendant la nuit, les Turcs vinrent lui couper la tête. Par un hasard extraordinaire, son jeune frère, prisonnier de Djezzar Pacha, avait subi le même sort ce jour là avec tous les chrétiens qui se trouvaient dans Saint-Jean d’Acre.
[...]
On sait que l’usage des Turcs est d’accorder une forte récompense à leurs soldats pour chaque tête ennemie rapportée au camp.»
(Beauharnais, Mémoires)
« La plus grande partie de nos soldats fut égorgée : on ne respecta pas même l’officier de santé M. Barbier, chirurgien de deuxième classe, à qui ces barbares tranchèrent la tête au moment où il pansait un blessé. »
(Larrey,Mémoires de chirurgie militaire et campagnes)
"On remarque aussi dans ce tableau [La Bataille d'Austerlitz, de Gérard] un mameluk, qui, portant d’une main un drapeau ennemi, tient de l’autre la bride de son cheval mourant. Cet homme nommé Mustapha, connu dans la garde pour son courage et sa férocité, s’était mis pendant la charge à la poursuite du grand-duc Constantin, qui ne se débarrassa de lui qu’en lui tirant un coup de pistolet, dont le cheval du mameluk fut grièvement blessé. Mustapha, désolé de n’avoir qu’un étendard à offrir à l’Empereur, dit dans son jargon, en le lui présentant :
"Ah ! si moi joindre prince Constantin, moi couper tête et moi porter à l’Empereur !... "
Napoléon, indigné, lui répondit :
"Veux-tu bien te taire, vilain sauvage !" "
(Marbot, Mémoires)
"Tout Français qui tombait entre les mains de ces montagnards [monténégrins] avait la tête tranchée. Le Monténégrin le saisissait au collet, lui enfonçant la pointe de son sabre dans la bouche de manière à la faire sortir par la joue, et en retirant l'arme vers lui, il séparait d'un seul coup la tête du tronc et emportait ce sanglant trophée. Ils comptaient aussi les têtes des morts restés sur le champ de bataille. L'évêque souverain du pays leur payait trois francs pour chaque tête."
(Desboeufs, Souvenirs)