Pertes humaines : Les morts des batailles
Modérateur : Général Colbert
Re: Batailles : Pertes humaines
il s'agira sans doute de se départir de la légende noire napoléonienne et de monter que les hommes mouraient assez peu sur les champs de bataille ou dans les combats mais de bien d'autres causes
Re: Batailles : Pertes humaines
Grand "marronnier" de la presse, valable aussi pour les charges de 1914 !Loïc Lilian a écrit :11 - les batailles se gagnent à la baïonnette
Re: Batailles : Pertes humaines
Un officier anglais qui avait fait toutes les campagnes de la Péninsule a écrit qu'il n'avait qu'une seule fois vu un affrontement à la baïonnette. Toutes les autres fois, un camp cédait avant la rencontre.
Pertes humaines : les généraux
Il convient également d'y ajouter les noms de ceux qui furent victimes de la "Terreur blanche", dont Brune fut l'une des figures les plus connues. 

Pertes humaines : les généraux
Bonjour, en effet beaucoup de généraux guillotinés sous la révolution : beaucoup tout simplement parce qu'ils étaient nobles -
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Pertes humaines : Morts avant d'avoir combattu
Au rang des tragédies engendrées par la guerre, nous pouvons noter les nombreux soldats qui mourraient avant même avoir combattu. Certains n'ayant pas supporté les pénibilités inhérentes aux conditions de vie lors de leur incorporation, d'autres celles liées aux marches.
Aurea mediocritas
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Re: Pertes humaines : Morts avant d'avoir combattu
Les maladies ont bien plus fauché que la mitraille.
Moins commun ; ordre du jour du 12 mai 1802 :
"Le grenadier Gobain s'est suicidé par des raisons d'amour; c'était d'ailleurs un très-bon sujet. C'est le second événement de cette nature qui arrive au corps depuis un mois.
Le Premier Consul ordonne qu'il soit mis à l'ordre de la garde:
Qu'un soldat doit savoir vaincre la douleur et la mélancolie des passions; qu'il y a autant de vrai courage à souffrir avec constance les peines de l'àme qu'à rester fixe sous la mitraille d'une batterie.
S'abandonner au chagrin sans résister, se tuer pour s'y soustraire, c'est abandonner le champ de bataille avant d'avoir vaincu."
Moins commun ; ordre du jour du 12 mai 1802 :
"Le grenadier Gobain s'est suicidé par des raisons d'amour; c'était d'ailleurs un très-bon sujet. C'est le second événement de cette nature qui arrive au corps depuis un mois.
Le Premier Consul ordonne qu'il soit mis à l'ordre de la garde:
Qu'un soldat doit savoir vaincre la douleur et la mélancolie des passions; qu'il y a autant de vrai courage à souffrir avec constance les peines de l'àme qu'à rester fixe sous la mitraille d'une batterie.
S'abandonner au chagrin sans résister, se tuer pour s'y soustraire, c'est abandonner le champ de bataille avant d'avoir vaincu."
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Re: Pertes humaines : Morts avant d'avoir combattu
Oui, mais il est plus difficile de lutter contre les maladies que mettre en place une instruction et des consignes permettant une vie en caserne plus adaptée et planifier des marches moins harassantes.
J'aime beaucoup ce passage. Je le crois très vrai (supporter les peines de cœur relève du même courage que celui d'affronter les affres du combat).Moins commun ; ordre du jour du 12 mai 1802 :
S'abandonner au chagrin sans résister, se tuer pour s'y soustraire, c'est abandonner le champ de bataille avant d'avoir vaincu."
Je crois que Napoléon y a fait une nouvelle fois allusion à Fontainebleau, en 1814 lors de la première abdication, lors du suicide de soldats de la Garde ?
Aurea mediocritas
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Re: Pertes humaines : Morts avant d'avoir combattu
Quelques réflexions de Napoléon sur le suicide :
"Ç'a toujours été ma maxime, qu'un homme montre plus de vraie bravoure en supportant les calamités et en résistant aux malheurs qui lui arrivent, qu'en se débarrassant de la vie. C'est l'action d'un joueur qui a tout perdu, ou celle d'un prodigue ruiné, et cela ne prouve qu'un manque de courage."
(O'Meara, Napoléon dans l’exil)
"Le suicide est à mes yeux le crime le plus révoltant, et rien, selon moi ne peut le justifier. Cet acte provient, certainement, de l'espèce de crainte que nous appelons poltronnerie. Car quel titre a au courage l'homme qui tremble devant les caprices de la fortune ? Le véritable héroïsme consiste à devenir supérieur aux maux de la vie, n'importe sous quelle forme ils nous appellent au combat."
(Warden, Correspondance)
"Il y a de la lâcheté à se suicider ; les Anglais se tuent souvent, c'est une maladie causée par leur climat humide. De mon temps, à Paris, il y avait chaque jour une demi-douzaine de suicides. Au retour de Marengo, plusieurs de mes grenadiers se sont suicidés pour de vrais souillons. Ils trouvaient que leur amour-propre était blessé !"
(Gourgaud, Journal de Sainte-Hélène)
« Un homme a-t-il le droit de se tuer ? Oui, si sa mort ne fait tort à personne et si la vie est un mal pour lui. Quand la vie est-elle un mal pour l'homme ? Lorsqu'elle ne lui offre que des souffrances et des peines. Mais, comme les souffrances et les peines changent à chaque instant, il n'est aucun moment de la vie où l'homme ait le droit de se tuer. Le moment ne serait arrivé qu'à l'heure même de sa mort, puisque alors seulement il lui serait prouvé que sa vie n'a été qu'un tissu de maux et de souffrances.
Il n'est pas d'homme qui n'ait eu plusieurs fois dans sa vie l'envie de se tuer, succombant aux affections morales de son âme, mais qui, peu de jours après, n'en eût été fâché par les changements survenus dans ces affections et dans les circonstances. L'homme qui se fût tué le lundi eût voulu vivre le samedi, et cependant on ne se tue qu'une fois. La vie de l'homme se compose du passé, du présent et de l'avenir; il faut donc que la vie soit un mal pour lui, sinon pour le passé, le présent et l'avenir, au moins pour le présent et l'avenir. Mais, si elle n'est un mal que pour le présent, il sacrifie l'avenir. Les maux d'un jour ne l'autorisent pas à sacrifier sa vie à venir. L'homme dont la vie est un mal, et qui aurait l'assurance, ce qui est impossible, qu'elle le serait toujours, et ne changerait pas de position ou de volonté, soit par des modifications de circonstances et de situation, soit par l'habitude et la marche du temps, ce qui est encore impossible, aurait seul le droit de se tuer. L'homme qui, succombant sous le poids des maux présents, se donne la mort, commet une injustice envers lui-même, obéit par désespoir et faiblesse à une fantaisie du moment, à laquelle il sacrifie toute l'existence à venir. La comparaison d'un bras gangrené que l'on coupe pour sauver le corps n'est pas bonne : lorsque le chirurgien coupe le bras, il est certain qu'il donnerait la mort au corps; ce n'est pas un sentiment, c'est une réalité; au lieu que, quand les souffrances de la vie portent un homme à se tuer, non seulement il met un terme à ses souffrances, mais encore il détruit l'avenir. Un homme ne se repentira jamais de s'être fait couper un bras; il peut se repentir et se repentira presque toujours de s'être donné la mort. »
(Marchand, Mémoires)
« On dit que César fut sur le point de se donner la mort pendant la bataille de Munda; ce projet eût été bien funeste à son parti: il eût été battu comme Brutus et Cassius !!... Un magistrat, un chef de parti, peut-il donc abandonner les siens volontairement ? Cette résolution est-elle vertu, courage et force d'âme ? la mort n'est-elle pas la fin de tous les maux, de toutes contrariétés, de toutes peines, de tous travaux, et l'abandon de la vie ne forme-t-il pas la vertu habituelle de tout soldat ? Veut-on, doit-on se donner la mort ? Oui, dit-on, lorsque l'on est sans espérance. Mais qui, quand, comment peut-on être sans espérance sur ce théâtre mobile, où la mort naturelle ou forcée d'un seul homme change sur-le-champ l'état et la face des affaires. »
(Marchand, Précis des guerres de César)
"Ç'a toujours été ma maxime, qu'un homme montre plus de vraie bravoure en supportant les calamités et en résistant aux malheurs qui lui arrivent, qu'en se débarrassant de la vie. C'est l'action d'un joueur qui a tout perdu, ou celle d'un prodigue ruiné, et cela ne prouve qu'un manque de courage."
(O'Meara, Napoléon dans l’exil)
"Le suicide est à mes yeux le crime le plus révoltant, et rien, selon moi ne peut le justifier. Cet acte provient, certainement, de l'espèce de crainte que nous appelons poltronnerie. Car quel titre a au courage l'homme qui tremble devant les caprices de la fortune ? Le véritable héroïsme consiste à devenir supérieur aux maux de la vie, n'importe sous quelle forme ils nous appellent au combat."
(Warden, Correspondance)
"Il y a de la lâcheté à se suicider ; les Anglais se tuent souvent, c'est une maladie causée par leur climat humide. De mon temps, à Paris, il y avait chaque jour une demi-douzaine de suicides. Au retour de Marengo, plusieurs de mes grenadiers se sont suicidés pour de vrais souillons. Ils trouvaient que leur amour-propre était blessé !"
(Gourgaud, Journal de Sainte-Hélène)
« Un homme a-t-il le droit de se tuer ? Oui, si sa mort ne fait tort à personne et si la vie est un mal pour lui. Quand la vie est-elle un mal pour l'homme ? Lorsqu'elle ne lui offre que des souffrances et des peines. Mais, comme les souffrances et les peines changent à chaque instant, il n'est aucun moment de la vie où l'homme ait le droit de se tuer. Le moment ne serait arrivé qu'à l'heure même de sa mort, puisque alors seulement il lui serait prouvé que sa vie n'a été qu'un tissu de maux et de souffrances.
Il n'est pas d'homme qui n'ait eu plusieurs fois dans sa vie l'envie de se tuer, succombant aux affections morales de son âme, mais qui, peu de jours après, n'en eût été fâché par les changements survenus dans ces affections et dans les circonstances. L'homme qui se fût tué le lundi eût voulu vivre le samedi, et cependant on ne se tue qu'une fois. La vie de l'homme se compose du passé, du présent et de l'avenir; il faut donc que la vie soit un mal pour lui, sinon pour le passé, le présent et l'avenir, au moins pour le présent et l'avenir. Mais, si elle n'est un mal que pour le présent, il sacrifie l'avenir. Les maux d'un jour ne l'autorisent pas à sacrifier sa vie à venir. L'homme dont la vie est un mal, et qui aurait l'assurance, ce qui est impossible, qu'elle le serait toujours, et ne changerait pas de position ou de volonté, soit par des modifications de circonstances et de situation, soit par l'habitude et la marche du temps, ce qui est encore impossible, aurait seul le droit de se tuer. L'homme qui, succombant sous le poids des maux présents, se donne la mort, commet une injustice envers lui-même, obéit par désespoir et faiblesse à une fantaisie du moment, à laquelle il sacrifie toute l'existence à venir. La comparaison d'un bras gangrené que l'on coupe pour sauver le corps n'est pas bonne : lorsque le chirurgien coupe le bras, il est certain qu'il donnerait la mort au corps; ce n'est pas un sentiment, c'est une réalité; au lieu que, quand les souffrances de la vie portent un homme à se tuer, non seulement il met un terme à ses souffrances, mais encore il détruit l'avenir. Un homme ne se repentira jamais de s'être fait couper un bras; il peut se repentir et se repentira presque toujours de s'être donné la mort. »
(Marchand, Mémoires)
« On dit que César fut sur le point de se donner la mort pendant la bataille de Munda; ce projet eût été bien funeste à son parti: il eût été battu comme Brutus et Cassius !!... Un magistrat, un chef de parti, peut-il donc abandonner les siens volontairement ? Cette résolution est-elle vertu, courage et force d'âme ? la mort n'est-elle pas la fin de tous les maux, de toutes contrariétés, de toutes peines, de tous travaux, et l'abandon de la vie ne forme-t-il pas la vertu habituelle de tout soldat ? Veut-on, doit-on se donner la mort ? Oui, dit-on, lorsque l'on est sans espérance. Mais qui, quand, comment peut-on être sans espérance sur ce théâtre mobile, où la mort naturelle ou forcée d'un seul homme change sur-le-champ l'état et la face des affaires. »
(Marchand, Précis des guerres de César)
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