L'extrait que vous citez de ses souvenirs n'est cependant pas clair du tout sur ce point. C'est comme s'il manquait une phrase. Il y est dit que Louis XVIII "fit l'éloge de ma franchise et dit que, pour preuve de sa confiance, il consentait". Mais à quoi consentait-il ?
Louis XVIII consentait à voir Macdonald ne pas l’accompagner au-delà de la frontière.
Celui-ci lui avait tenu ce langage :
« Sire, dis-je, qui quitte la patie la perd. Ce ne sera sûrement pas pour longtemps, ajoutai-je; mais puisque votre détermination est résolue, permettez-moi de rester. »
Dans ses Souvenirs, le récit se poursuit ainsi :
« Dans ce moment le Roi marqua de la surprise; sa figure se rembrunit; il devint pensif; je continuai :
« J'ai fait loyalement tout ce qui a dépendu de moi pour maintenir l'autorité de Votre Majesté et pour la retenir dans ses États; elle veut les abandonner; je la conduirai en sûreté jusqu'à la frontière, mais je n'irai pas plus loin. Je ne lui serais plus qu'un être à charge, inutile, embarrassant; je lui resterai inébranlablement attaché, dévoué, fidèle à mes serments; il peut survenir à l'intérieur tel événement en son absence, qui ne peut durer que quelques mois, et je pourrais lui être en France beaucoup plus utile qu'ailleurs. »
De même, on peut s'interroger sur ce qu'est la "même permission" qui fut accordée à Mortier
C’est la même qui fut accordée à Macdonald. A ce sujet, on peut se référer aux Souvenirs militaires de Bourgoing :
« Le duc de Trévise rassembla tous ses aides de camp. Le simple langage que mon brave et digne chef nous tint, inspiré, dans des circonstances si compliquées, par le bon sens et la loyauté, sera approuvé par les hommes d'honneur de toutes les opinions.
Le maréchal nous dit :
« Messieurs, le Roi est parti; je lui suis resté fidèle tant qu'il n'a pas quitté la France. Maintenant, il y a deux voies à suivre ; elles sont également honorables à mes yeux. Chacun de vous peut choisir. Ceux de mes aides de camp qui croiront devoir, avant tout, fidélité au Roi, ceux-là n'ont qu'à le suivre, ils emporteront toute mon estime; d'autres penseront peut-être que c'est à la patrie qu'il faut se consacrer quand, par malheur, on doit choisir entre elle et un Roi; c'est ma manière de voir. Je suis un soldat de l'armée, je ne me sépare point d'elle et je défendrai la France contre les étrangers. Décidez-vous donc, messieurs, il en est temps encore. C'est une affreuse nécessité pour de braves gens que d'avoir à faire un pareil choix; mais, je le répète, les deux partis à prendre sont honorables. »
Nous répondîmes unanimement :
« Monsieur le maréchal, nous pensons comme vous. Vos sentiments sont les nôtres, nous restons fidèles à la France. »
mais que Berthier ne pouvait solliciter honorablement.
Capitaine des gardes alors de service, il a sans doute jugé qu’une telle demande était prématurée.