William Turner a écrit : ↑03 févr. 2018, 08:17C'est normal. Pour un courrier de France en Belgique, il faut compter un délai d'une semaine ou deux en plus. Ne soyez donc pas impatient.
Les départements belges réunis de l'Empire Français seraient-ils donc moins bien desservis ?

Le service des Postes de Monsieur de Lavalette n'est plus ce qu'il était

LA POSTE AUX LETTRES
C'est le service de transport et de distribution des correspondances. Nous sommes loin alors du trafic que connaît aujourd'hui la Poste qui achemine chaque jour des millions de lettres. En 1789 environ 30 millions de lettres avaient circulé en France par l'intermédiaire du service postal. En 1821 le trafic s'élevait à 45 millions de lettres. Cette progression se manifeste également par le nombre des bureaux qui passe de 1284 en 1791 à 1.630 en 1815. Le personnel ne compte que quelques centaines d'agents : 3.588 en 1815.
La lettre, pour ne plus être aussi rare que jadis, n'est pas encore répandue dans les couches de la population. Seuls les gens aisés peuvent recevoir des lettres. Car le port est payé par le destinataire et non par l'expéditeur, comme cela se fait généralement aujourd'hui. Le tarif est le suivant pour la lettre simple pesant moins de 7 grammes.
Jusqu'à 100 km…………….2 décimes
100 à 200 km…………….3 décimes
200 à 300 km…………….4 décimes
400 à 500 km…………….5 décimes
500 à 600 km…………….7 décimes
600 à 800 km…………….8 décimes
800 à 1.000 km…………….9 décimes
au-dessus de 1.000 km……1 franc
Ce tarif, fixé par la loi du 27 frimaire an VIII sera modifié par la loi du 14 floréal an X ramenant à 6 grammes le poids de la lettre simple. Enfin la loi du 24 avril 1806 établit onze zones de taxation au lieu de huit précédemment.
Comment envoyer des lettres ? Soit en les déposant au bureau le plus proche, soit comme à Paris en les jetant dans les boîtes disposées dans certaines rues. Paris dispose de huit bureaux et, en 1810, 308 boîtes à lettres ont été installées dans les rues. En hiver, les boîtes sont levées 5 fois par jour et 5 distributions sont assurées. En été, du 30 mars au 1er octobre, le nombre est porté à dix. Les habitants de la banlieue parisienne sont moins privilégiés : une seule levée et une seule distribution par jour. En province certaines communes disposent d'un bureau de poste et le départ des courriers est variable, mais en général on compte un départ tous les deux jours.
Les lettres pour l'étranger doivent être affranchies au départ: l'expéditeur se rend alors au bureau de poste où l'affranchissement sera calculé en fonction du pays de destination. Les conventions postales qui régissent la taxation des lettres étrangères sont négociées entre les différents offices postaux.
La réglementation en vigueur précisait également le prix à payer pour les lettres chargées, les échantillons, les livres et aussi les articles d'argent. Pour le port des matières d'or ou d'argent, la règle en vigueur depuis 1791 était de faire payer une taxe équivalent à 5 pour cent de la valeur de l'envoi. Mais l'administration des Postes était responsable, en cas de perte, de la totalité de la somme. Les malles de courrier transportent donc souvent des sommes d'argent importantes.
Toutefois il est intéressant de noter les mesures prises en faveur des militaires. Un règlement, daté du 17 février 1808, prévoyait la suppression du transport matériel des sommes d'argent adressées aux militaires en Campagne. Le comptable devait conserver l'argent en caisse et adresser à son collègue du bureau de destination un mandat payable à vue. Seules les sommes inférieures à cent francs par envoi pouvaient être adressées selon le système qui, d'abord réservé aux soldats en Campagne, fut en 1812 étendu à tous les militaires en garnison.
Ces dispositions qui prirent fin en 1815 furent reprises en 1817 mais, cette fois, appliquées à tous les usagers et non plus seulement aux militaires : c'est pourquoi la date généralement citée de création du mandat est 1817, alors que le système créé à la poste aux armées date du Premier Empire.
(Napoléon et les télécommunications - QUENNEVAT Jean-Claude - Revue du Souvenir Napoléonien - 1975)