L’historien va aux archives, trouve ses sources, les lit, les traite, idem avec les ouvrages. Je travaille comme tous les historiens professionnels ! Ce livre n’est pas le fruit du travail d’une équipe, si j’utilise le mémoire d’un étudiant, je le cite.
Je crois avoir donné les commentaires nécessaires sur les plébiscites…- Vous citez de nombreux exemples laissant penser que le Consulat, puis l'Empire, ne furent pas appelés des vœux de la majorité des français, avec comme exemple la faible participation au plébiscite pour la nouvelle Constitution, après Brumaire, où seul 25% de l'électorat semble avoir adhéré (page 38). Mais de nos jours, est-ce mieux pour un Macron qui recueillit 24% des votes au premier tour (je suis un peu malhonnête, car de nos jours, le choix est multiple, ce qui crée de la volatilité au niveau des voix) ? Combien de nos politiques ne rêveraient-ils pas d'un score de 50%, chiffre que vous donnez pour le vote sur le Consulat à vie (période de stabilité aidant à ce résultat à l'époque) ?
Finalement, les choses sont-elles si différentes de nos jours ; comme à cette époque, le français est versatile : un coup Napoléon, un coup "gros Louis", ce que l'on appelle l'alternance, à notre époque. Peut-on y voir, hier comme aujourd'hui, le résultat d'une quelconque analyse politico-philosophique des votants ? [Je me demande même s'il est sain de laisser le droit de vote à des ânes (je suis à des années lumières de ma pensée de jeunesse, là). Qui décidera de qui est un âne, me direz-vous ? J'veux bien essayer moi !]
Pour le reste, ce que vous dites n’est pas gentil pour les ânes qui sont des animaux doux et intelligents

Attention aux anachronismes.. mais en effet l’éducation de masse n’était pas la préoccupation de Napoléon, seule l’éducation des notables lui importe.- En page 77, on lit que les journaux comptaient quelques centaines d'abonnées, ce qui représentait tout au plus, 30 000 lecteurs potentiellement concernés par la censure. La vrai censure n'étaient-elle pas de laisser des millions de français dans l'ignorance de la lecture et du savoir ? Peut-on accuser Napoléon (et la Révolution avant lui) d'avoir négligé l'éducation de la masse ? Je ne pense pas. Au sujet de la censure et du besoin de surveillance, qu'exprime Roederer en 1802 (page 58), cela ne me semble pas trop éloigné de ce qui existe de nos jours, via Internet et les réseaux sociaux, à la différence notable, que nous (idiots?) offrons cette possibilité de surveillance, elle ne nous est pas réellement imposée. Quoi que l'on puisse considérer un "besoin", espèce de vente forcée, comme une forme d'imposition, non ? Qu'en pensez-vous : mon parallèle, entre ces deux époques, n'est-il point osé, voir idiot ?

Natalie PETITEAU