réflexion d'Augustin Cochin , historien mort au champ d'honneur en 1916 : " il est impossible de ne pas remarquer combien la politique de la Prusse au moment d’Austerlitz ressemble à la politique de la France au moment de Sadowa, et cela jusque dans les moindres détails. Ces deux nations ne sont pas seulement deux guerrières qui prennent tour à tour une revanche à coups de canon, ce sont deux joueurs qui, tantôt associés, tantôt adversaires, gagnent ou perdent par des combinaisons ou des fautes presque identiques. La France a dû Austerlitz à l’inaction de la Prusse, comme la Prusse a dû Sadowa à l’inaction de la France. "
" Il y avait à Berlin un parti de la cour et de l’armée, composé des vieux compagnons d’armes du grand Frédéric et de la jeune noblesse honteux de l’inaction militaire de la Prusse, plus honteux de sa politique tortueuse, pleins d’une confiance ridicule dans la supériorité des armes de la Prusse et d’un noble repentir de ses fautes diplomatiques. La reine Louise était l’âme de ce parti. Depuis Austerlitz, elle sentait blessé jusque dans ses entrailles l’honneur allemand, comme nous avons senti saigner après Sadowa l’honneur français. Le prince Louis et les vieux maréchaux Mollendorf et Kalkreuth, ainsi que le duc de Brunswick, dont la gloire faisait trop oublier l’âge, agitaient l’armée de leur ardeur belliqueuse. La cause de la guerre avait d’ailleurs pour elle des hommes d’état comme Hardenberg et des pamphlétaires comme Gentz, l’opinion publique s’exaltait, la passion de Berlin touchait au délire, les jeunes officiers allaient aiguiser leur sabre à la porte de l’ambassadeur de France. M. d’Haugwitz finit par se rallier à son tour au parti de la guerre, et le roi, faible, affligé, résistant en vain, commit la faute politique de provoquer la France, comme nous avons en 1870 provoqué la Prusse."
la reine qui partage cet esprit ambiant a vu en Alexandre le combattant que n'était pas son mari . pourtant Guilllaume que l'histoire a fait passer pour un niais , semble de loin le plus lucide , surtout par rapport à ces 2 exaltés d'Alexandre et Louise
