Cette cuirasse de carabiniers a appartenu à Antoine Fauveau, cavalier français de la 4e compagnie du 2e régiment de carabiniers, entre 1810 et 1815.
Il a trouvé la mort le 18 juin 1815 à Waterloo, traversé de part en part par un boulet de canon britannique lors d’une charge de cavalerie menée par le général Kellermann.
Retrouvés sur son cadavre et sur le champ de bataille, le plastron et la dossière de sa cuirasse portent la trace de ce terrible impact.
La partie gauche du plastron montre également deux traces bien visibles, probablement causées par des balles d’armes à feu individuelles (pistolet ou fusil), qui ne l’ont pas percé.
Ce seul équipement pèse 6,96 kg car le plastron est fabriqué en acier. Il offre une protection relativement efficace contre les projectiles d’armes individuelles (sauf aux tirs rapprochés) mais reste inefficace contre l’artillerie.
La feuille de laiton qui recouvre le plastron distingue, comme la chenille rouge de leur casque, les carabiniers des cuirassiers. Sur l’exemplaire exposé, les épaulières ont disparu, il ne reste du système de fixation que la ceinture en cuir.
La cuirasse est équipée d’un molleton intérieur attaché aux rivets, cette doublure était munie d’une poche dans laquelle le cavalier rangeait ses papiers : c’est sans doute ainsi qu’a pu être identifié le carabinier Fauveau.
(C) Paris - Musée de l'Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Emilie Cambier