Auparavant, les périodes de paix étaient les plus propices à la modification du matériel, très lente vu les cadences de production et le délai d'instruction des hommes.
La contribution de l'époque napoléonienne est plutôt la standardisation de l'équipement et de l'armement, pour pouvoir équiper des armées très nombreuses de conscrits.
D'où la tentative de remplacer les pièces de 4 et 8 livres par un calibre de 6 livres. Ou le règlement Bardin pour réformer l'uniforme. Ces deux évolutions s'étalèrent jusqu'à la fin de l'empire.
Il n'y a des exceptions, nées de la contrainte: au siège de Cadix, les ingénieurs français conçurent des pièces à longue portée pour bombarder par dessus la rade.
Mais globalement, le nombre et l'expérience avait plus d'importance que l'excellence (les tirailleurs français avec leurs armes lisses faisaient jeu égal avec les tirailleurs anglais aux fusils rayés; les artilleurs français avec les russes équipés de licornes)
Ce n'était pas mieux dans les autres pays: La seule évolution majeure pour l'armée anglaise est le shrapnell, plus efficace mais guère plus déterminant que la boîte à mitraille. Tandis que la fusée, totalement erratique, ne trouva son emploi que dans l'incendie des villes.
Les historiens anglais vantent la modernité de leur marine, également signalée par Jurien de la Gravière en 1818: pont continu, poupe fermée, filins en métal au lieu de cordages, vaigrage (planches) obliques et non parallèles...
En réalité ces améliorations ne furent appliquées qu'à la paix, à partir de 1816. Auparavant, seuls quelques navires expérimentaux furent équipés, les contraintes de la production en grande série conduisant plutôt à dégrader la qualité (coques en pin).